"La nuit de l'iguane" est une pièce en trois actes, trop peu connue, écrite par Tennessee Williams en 1961. Les personnages sont attachants, complexes, et tellement humains. L'humour, permanent, souligne la profondeur des interrogations qui taraudent les personnages principaux. Larry Shannon, révérend reconverti dans l'organisation de voyages, est trop occupé par ses problèmes personnels pour s'ouvrir au monde et le voir tel qu'il est. A l'inverse, Hannah Jelkes est trop tournée vers les autres pour s'occuper de ses problèmes. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer, à défaut de se comprendre, sous l'oeil sarcastique de la propriétaire de l'hôtel "La Costa Verde", Maxine Faulk : face aux interrogations et aux failles de Larry et Hannah, elle représente le réalisme "terre-à-terre", sûr et reposant, évitant les questions futiles, existancielles.
Un bon moment de lecture.
Du même auteur, je conseille aussi "Vingt sept remorques pleines de coton" (1946). Les personnages, très faulknériens, jouent au chat et à la souris, dans la chaleur du Mississippi. L'appât du gain et la manipulation servent de toile de fond à cette histoire, où l'inexorable montée des "forces de l'argent" se fait au détriment des "petits producteurs" (on retrouve le thème des Snopes). Au milieu de ce combat, la femme endure, comme elle le peut. Vision pessimiste de l'évolution d'un monde.
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