La 9ème vague, Ivan Aivazovsky
Pressentiment
Les nuages silencieux
Sur ma tête à nouveau s'amassent,
Désormais le sort envieux
D'un nouveau malheur me menace.
Saurai-je encore avec dédain,
Comme jadis dans ma jeunesse,
Affronter ce cruel destin
Patiemment et sans faiblesse ?
Mais avant que le sort se venge,
Avant l'heure que j'entrevois,
J'ai hâte de serrer, mon ange,
Ta main pour la dernière fois.
Que tes yeux se lèvent, se baissent,
Mon ange tendre et radieux,
Que tu m'attristes et m'adresses
Doucement un seul mot d'adieu,
Ton souvenir vivant, sans cesse,
Saura remplacer dans mon coeur
La fierté, l'espoir, la vigueur,
Le courage de ma jeunesse.
A. Pouchkine (1828).
traduction Katia Granoff, Anthologie de la poésie russe, Gallimard.
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