"J'ai le désir sans nom de m'en aller
Dans un lointain minuit silencieux
où des ruisseaux chuchotent solitaires
Sur les sablons par la lune pâlis
Où vont tournant des rondes de blondeurs
Sous les regards que la lune vieillie
Pose à travers les arbres gémissants,
Jusqu'au moment où leurs cheveux se poudrent
De rosée claire, et leurs membres, leurs fronts,
S'en vont lassés et tristes sur la brise
Comme les fleurs que les branches effeuillent
Et puis soudain sur tous ceux-là descend
Comme le coup d'une cloche profonde.
Et les voici qui dansent, mus et froids-
C'est le grand coeur terrestre qui se brise
A l'aube, avant la vieillesse du monde"
W. Faulkner "l'après-midi d'un faune"