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dimanche 29 avril 2018

L'enracinement









 "Un gouvernement qui emploie des paroles, des pensées trop élevées pour lui, loin d'en recevoir un éclat quelconque, les discrédite et se ridiculise".


Je ne sais pas si les élèves étudient encore Simone Weil (Weil, avec un W), ni même si cela était le cas auparavant. Il faut dire que la lecture, et la compréhension, de ce texte, L'enracinement, n'est pas facile. L'auteur écrit une prose sèche, qui peut paraître péremptoire parfois pour un lecteur contemporain. Et certaines idées prêtent aujourd'hui à sourire à l'heure de la mondialisation (les solutions pour les ouvriers par exemple).
Pourtant, il faut lire ou relire ce texte. Car au-delà des apparences, et bien qu'écrit en 1943, il traite d'un sujet on ne peut plus actuel, celui du besoin d'enracinement. L'auteur y rappelle qu'une société est une chose mortelle, comme une civilisation, une culture, une patrie ou une nation. Que l'accumulation de droits ne devrait être possible que pour autant que les devoirs y soient respectés et prédominants. Ou que le communautarisme n'est pas une fatalité pour peu que les communautés réelles soient respectées et encadrées. 
Un texte pour réfléchir sur l'évolution du monde d'aujourd'hui et de demain.


"L'Etat est une chose froide qui ne peut être aimée ; mais il tue et il abolit tout ce qui pourrait l'être ; ainsi on est forcé de l'aimer, parce qu'il n'y a que lui. Tel est le supplice moral de nos contemporains".




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